Auteur : Dr Joël Pynson

Malgré les déboires de la lentille de contact connectée de Google/Alcon, les recherches se poursuivent pour essayer de développer une lentille de contact capable de monitorer le taux de glucose dans les larmes et d’y associer un système automatisé de traitement du diabète.

Une équipe sud-coréenne vient de publier un article qui décrit un système complet, très élaboré de lentille connectée, dans l’objectif de mesurer le glucose des larmes et d’envoyer l’information à un réservoir de médicament qui peut ainsi le diffuser pour traiter les rétinopathies diabétiques.

Les difficultés techniques sont nombreuses mais une réponse a été apportée à chacune d’entre ‘elles.

Pour la lentille de contact le choix du matériau s’est porté sur un silico-hydrogel, aujourd’hui matériau de référence pour la fabrication des lentilles de contact. La géométrie de lentille est classique : diamètre total de 14,00 mm, r0 de 8,00 mm et épaisseur de 0,20 mm.

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Un biocapteur comprenant 3 micro-électrodes capables de détecter le glucose est relié à un microprocesseur, lui-même connecté au microréservoir. Lorsque le taux de glucose dépasse une limité déterminée, le médicament, un anti-angiogénique, est relargué.

L’énergie est transmise sans fil grâce à un récepteur également placé dans la lentille.

L’ensemble biocapteur, microprocesseur, microréservoir et récepteur est inclus sur un film mince de polyéthylène qui est copolymérisé avec le silico hydrogel lors de la fabrication de la lentille. La mesure est possible car la lentille de contact contient des larmes, à hauteur de son taux d’hydratation de 33%.

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Les premiers essais, conduits sur des lapins, ont montré une bonne corrélation entre taux de glucose sanguin et taux dans les larmes, et un bon fonctionnement du biocapteur. De même le relargage du médicament s’est fait correctement.

Les obstacles au départ étaient donc nombreux, mais il semble bien avoir été résolus par cette équipe qui a bien sûr breveté sa méthode.

Reste que les applications humaines ne seront sans doute pas immédiates : l’un des problèmes majeurs rencontré précédemment par l’équipe Google/Alcon était que le taux de glucose dans les larmes n’était pas assez fiable : trop de modifications liées aux irritations, aux émotions, voire aux frottements des yeux par les patients. Les diabétiques devront donc encore attendre un peu…



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